Comme nous l’avons vu dans le précédent article, la confiance en soi repose en grande partie sur la connaissance de soi, de ses forces et de ses réussites. Cependant il n’est pas si évident de la sentir et de la développer. De nombreux facteurs influencent cette confiance en soi dans un sens ou dans l’autre.
Alors pour tenter de la diriger dans le bon sens vers vos objectifs futurs, je propose 5 points clés pour vous guider.
- Notre objectif doit être atteignable.
- Notre objectif doit être réaliste.
- Notre réussite doit être reconnue.
- Nos forces doivent être ressenties.
- Notre esprit doit être relâché et relativiste.
1 – Notre objectif doit être atteignable
Un objectif trop haut dans un timing court, sera difficilement atteint. Il est important de se fixer des étapes clés visiblement atteignables.
Partir avec l’idée que la réussite est possible augmente notre confiance en soi. Pour rendre la réussite possible, il faut avoir en tête de manière claire un objectif atteignable.
Souvent nous visualisons le “big résultat” , ce qui est normal c’est celui recherché. Cependant ce big résultat peut être et doit être décortiqué en étapes clés qui deviendront vos objectifs à court terme.
Votre cerveau portera ainsi son attention sur cette étape qui devient atteignable.
Prenons un exemple :
“Je souhaite savoir faire de la savate boxe française. ”
L’apprentissage de la discipline est complexe donc longue. Il est impossible de tout connaître en une séance. Pour bien comprendre ” savoir faire de la savate boxe française” (notre big résultat), c’est savoir se déplacer en garde en face d’un adversaire en étant constamment à bonne distance pour faire des enchaînements techniques de pieds et de poings dans le but de toucher son adversaire sans se faire toucher. Et tout cela sur plusieurs rounds de 2 minutes.
Si vous vous donnez l’objectif de savoir faire de la savate boxe française en une séance, vous allez être vite déçus et vous aurez la sensation que vous n’êtes pas fait pour ce sport.
Cependant si vous avez pour objectif en une séance d’apprendre les bases de déplacement avec l’apprentissage d’une technique spécifique, le bras avant par exemple. Donc un objectif de toucher son adversaire avec le direct du bras avant sans se faire toucher. La probabilité d’y arriver en une séance est plus grande ! Vous pourrez ainsi observer par vous même cette réussite, engageant derrière une petite fierté et espérons l’envie de recommencer.
Il n’est pas toujours facile de simplifier un objectif complexe en étapes clés, c’est pourquoi il est nécessaire de demander de l’aide à des personnes compétentes dans le domaine.
Un objectif atteignable est un objectif qui vous assure une confiance en vous.
2- Notre objectif doit être réaliste :
“je veux faire une présentation ou prestation parfaite”
La recherche de la perfection, est-ce réaliste ?
La perfection est relative. Elle est dépendante de soi, de nos attentes, de notre perception de la perfection mais également de la perception des autres.
Il faut donc bien définir ses attentes et vérifier que celles-ci soient réalistes. Que cette vision de la perfection soit probable. Je ne dis pas que la perfection n’existe pas. Étant relative, nous pouvons déterminer des choses, actions ou personnes comme parfaites. C’est propre à nous-même ou propre à des règles bien établies.
Lorsque la perfection n’est pas définie, je propose le questionnement de cette perfection afin que celle-ci devienne réaliste. Chercher à atteindre la perfection est un objectif réaliste si celle-ci est définie, claire, tangible et probable.
Prenons un nouvel exemple :
Les athlètes (français) cherchent souvent la technique parfaite afin qu’elle soit belle à regarder dans des sports où la technique parfaite n’est pas au centre de la performance, dans le sens de la victoire. Par exemple les sports d’oppositions comme les sports de combats, les arts martiaux, les sports collectifs, ou encore les sports de raquette.
Et s’entendre sur la technique parfaite dans ce type de sport, c’est comme lancer un débat politique un dimanche midi dans sa belle-famille. C’est garantir “no results” avec un bon mal de tête !
Cependant dans certains sports comme la danse, la gymnastique ou encore le patinage artistique, la notion de recherche de perfection technique est la garantie de la performance.
Cette question sur la perfection est dans l’ensemble des domaines (domaine professionnel, domaine scolaire, domaine personnel). Nous avons cette tendance à vouloir toujours “faire parfaitement”.
Faites attention à ce biais de perfection qui affecte nos attentes. Cherchez à être réaliste dans vos objectifs, vous serez certainement plus proche de la réussite de cette manière.
Je le répète : la réussite n’est pas toujours une affaire de perfection.
Pour vous aidez à rendre plus réaliste vos objectifs, vous pouvez répondre aux différentes questions :
- La perfection est-elle nécessaire et attendue ?
- Est-ce que je ne passe pas à côté de l’essentiel en cherchant cette perfection ?
- Est-ce que je ne perds pas du temps à la recherche de cette perfection ?
- etc …
Si vous avez du mal à distinguer le nécessaire de la perfection, n’hésitez pas à (re)questionner les attentes.
- Quel est l’objectif de la présentation ?
- Qu’est-ce qui est évalué pour réussir ?
- Comment les juges notent-ils ?
- Pour ma présentation, finalement avec quelles informations mes interlocuteurs doivent-ils repartir ?
- etc ..
Vous verrez que vos attentes sont souvent bien plus hautes que ce qui est nécessaire pour réussir.
3- Notre réussite doit être reconnue
Ce point est un point clé dans le développement de la confiance en soi. Les points 1 et 2 vont aider à identifier et ainsi reconnaître cette réussite.
Souvent nous avons tendance à minimiser nos réussites. C’est un autre biais que nous pouvons avoir qui fait souvent référence à une estime de soi défaillante. L’estime de soi est l’amour que l’on se porte à soi-même. C’est accorder de la valeur à soi, à la personne que nous sommes dans ce monde. Nous aimons ce que nous valorisons. Une faible estime de soi entache souvent la confiance en soi et les réussites que nous avons.
Notre esprit va ainsi biaiser le résultat de nos actions pour aller dans le sens de nos croyances. Donc une réussite sera minimisée afin de répondre à nos idées initiales nous concernant.
- “ Tu as gagné, bravo” => “ Merci, mais mon adversaire n’était pas très fort”
- “ Tu as réussi ton examen ” => “ Oui, mais c’était pas compliqué ”
- “ Bravo pour ta conférence, c’était génial” => “ Merci, mais j’ai trouvé les autres conférences bien mieux”
Si vous ne reconnaissez pas vos réussites, vous ne pouvez pas reconnaître vos forces et donc avoir confiance en vous. Il est essentiel d’observer vos réussites. Si vous avez correctement clarifié vos objectifs, il sera plus facile d’observer celles-ci et de les reconnaître.
Et petit conseil, lorsqu’on vous fait un compliment, qu’on vous congratule pour une réussite, remerciez simplement avec un sourire. La personne observe votre action comme une réussite et vous en félicite. Si pour vous, elle ne l’est pas, elle l’est aux yeux de cette personne.
4- Nos forces doivent être ressenties
Les points 1, 2 et 3 sont de l’ordre de l’esprit, du raisonnement, de la logique. Pour passer à l’action avec confiance, il faut la ressentir dans notre corps, dans notre chair.
Bien que le mental nous aide à obtenir cette confiance, celle-ci doit passer par le corps pour que nos actions soient exécutées avec confiance. Ce sont nos membres, nos muscles qui exécutent nos actions. Notre esprit est l’étincelle qui doit donc enflammer notre corps.
Alors comment ressentir cette confiance dans notre être pour passer à l’action?
Pour activer cet état d’esprit qui enflamme notre confiance en soi, vous devez vous rappeler vos forces, vos qualités et vos compétences. Si vous avez du mal à les connaître et à les lister, vous avez deux options (complémentaires):
option 1 : partir d’une réussite (même plusieurs, nous avons tous de nombreuses réussites)
Rappelez-vous une réussite passée, même petite selon vous !
Cette réussite est la preuve de vos forces, de vos qualités. Vous avez atteint ce résultat en vous engageant dans l’action avec vos compétences. Donc quelles compétences et qualités avez-vous utilisé pour atteindre ce résultat ? Quels compliments avez-vous déjà reçus ? Listez-les. (compétences techniques, physiques, mentales, relationnelles, cognitives …)
option 2 : demander conseil à votre entourage
Si vous avez du mal à observer vos compétences, les personnes autour de vous sauront les identifier. Ami, famille, coach, collègue, partenaire, associé …
Ce travail n’est pas toujours simple, mais il est nécessaire et très constructif.
Donc pour ressentir sa confiance en soi, l’esprit doit être focalisé sur son objectif, sur ses forces, ses réussites passées mais pas seulement.
Notre corps doit être engagé pour l’action à accomplir. Votre posture va donc être un autre levier à activer. Certaines postures aident à attiser l’étincelle de la confiance en soi.
La confiance en soi, c’est se sentir capable d’agir, c’est se sentir fort·e, c’est se sentir puissant·e. Quelle posture du corps représente cela ?
La posture des héros comme superman ou wonderwoman selon votre préférence.
Faites le test : positionnez-vous ! Les pieds ancrés au sol, tête haute, regard fixé sur son objectif, buste en avant, épaules en arrière, mains sur les hanches. Ajoutez une respiration longue et profonde sur plusieurs inspirations et expirations, cela permettra de déclencher votre système parasympathique et de vous engager dans votre défi avec plus de sérénité.
Le corps influence l’esprit et inversement. Contrôler son esprit et son corps permet de reprendre le contrôle de soi et d’enflammer sa confiance en soi ! Et si vous avez encore des doutes, posez-vous cette question : “qu’est ce que je risque véritablement ?”. Amenant ainsi le 5eme point.
5- Notre esprit doit être relâché et relativiste
Passer à l’action en étant relâché est la preuve de cette confiance en soi. Comment être plus relâché ?
La pression imposée est l’inverse du relâchement, cette pression est associée à la volonté absolue de réussite, de perfection à court terme. Réussir est un objectif, le moyen pour y parvenir est d’agir au mieux avec confiance.
Comment se détacher du résultat ? Vous avez plusieurs options encore une fois (complémentaires encore une fois)
Option 1 : imaginer le pire, l’échec, la défaite.
- Ok, et ensuite il se passe quoi ? Quel est le risque ?
- Comment cela va bouleverser votre vie ? Est-ce que l’essentiel dans votre vie va être remis en question ?
- Allez-vous tout perdre ? Est-ce de l’ordre du vital (votre vie est en jeu ?)
Imaginer le pire et relativiser permet de se rendre compte que le pire n’est pas vital donc “ rien de grave”. Et d’ailleurs, je dirais même “que du bon” peut-être pas sur le moment mais à moyen et long terme. Cette défaite sera un résultat intéressant à analyser pour mieux réussir. Une défaite n’est qu’une étape dans un parcours qui sera, si vous continuez, une étape essentielle à votre réussite future.
La défaite d’aujourd’hui est la réussite de demain. Donc finalement rien à perdre, tout à prendre et apprendre tant qu’on agit ! L’action est la clé de la confiance en soi. Agir, essayer, réessayer.
Option 2 : Rappelez-vous le sens de votre objectif.
Pour quelles raisons êtes-vous ici ? C’est votre choix, votre volonté, votre objectif.
Se souvenir du sens vous apportera motivations et volontés de passer à l’action plus sereinement. Qu’est-ce que cela va vous apporter ? Plaisir, valeurs, reconnaissances, compétences, évolutions ? La plupart du temps ; tout cela, que vous en ayez conscience ou non.
C’est ça qui est génial dans le passage à l’action … notre corps et notre cerveau apprendront de nombreuses leçons en dépit de nous.
Option 3 : Respirez tout va bien !
La respiration : un point de contrôle simple et efficace.
Nous pouvons contrôler les accélérations et les ralentissements du cœur en maîtrisant notre respiration. Lorsque nous adoptons une respiration lente, ample, régulière et abdominale, à la fréquence de six cycles par minute, le cœur se synchronise aux cycles. Cette synchronisation permet de réduire la perception de stress et augmente la sensation de calme.
Prenez ainsi au minimum 3 minutes, le must étant 5 minutes, pour activer les bienfaits de cette respiration, appelé cohérence cardiaque. N’hésitez pas à la renouveler plusieurs fois par jour. Ces effets bénéfiques sont nombreux.
- Une augmentation de la DHEA (déhydroépioandrostérone), la DHEA étant appelée l’hormone de jouvence et servant à moduler le cortisol
- Une baisse du cortisol sanguin et salivaire, le cortisol étant une hormone sécrétée lors d’un stress
- Une augmentation des IgA (Immunoglobulines A) participant à la défense immunitaire
- Une augmentation de la sécrétion d’ocytocine, l’ocytocine étant appelée l’hormone de l’amour procurant du plaisir à être en présence d’autrui
- Une augmentation des ondes alpha favorisant la mémorisation et l’apprentissage
- Une action favorable sur de nombreux neurotransmetteurs, comme la dopamine et la sérotonine, prévenant l’anxiété et la dépression
- Une réduction de la perception du stress et impression de calme
Et rappelez-vous, vous êtes sur le point d’accomplir ce que vous souhaitez que ce soit maintenant, demain ou plus tard… Vous êtes sur le chemin de vos volontés !